Chose promise, chose due ! Je m’étais engagée à vous raconter tout ce qu’il se passe à l’ordre des architectes d’IDF si j’étais réélue, vous m’avez réélue vous saurez tout !
Et si je vous remercie de m’avoir réélue, je ne vous remercie pas de m’avoir envoyée SEULE dans ce conseil. C’est une autre raison d’être de ce blog, je vais être pied et poing lié pendant les trois prochaines années et si je défendrai les positions de DpA avec la même combativité qu’au début du mandat précédent et avec l’appui des conseillers DpA partout en France, je vais aussi avoir besoin de tous les confrères qui nous soutiennent en dehors de cette institution.
La première Réunion Officielle du Conseil (on dit « ROC » entre nous, le nom est plus sympa que la réunion) s’est donc déroulée le 24 octobre, on m’avait placée au bout de la table à côté des services… Je ne me suis pas offusquée, les permanents sont de supers voisins de table et je ne me sentais pas « cernée ».
Pour ne rien vous cacher ce fut un « ROC » particulièrement pénible pour moi, j’étais seule je ne pouvais pas me présenter à aucun poste et comme tout le reste du conseil est constitué d’architectes issus de la liste Mouvement, l’intégralité du bureau et des commissions a été élu avec tous les conseillers « pour » et une abstention (la mienne)… Tous… Sauf une : la commission des marchés publics à laquelle on m’a demandé de participer, compte tenu de mon « expérience » dans le domaine. Ma participation à cette commission est la raison de mon abstention et pas de mon vote contre.
Je sens qu’il faudra que je me bagarre un peu dans cette commission qui n’est clairement pas la priorité du mandat (puisque j’ai entendu dans ce ROC que « la MOP c’est fini »), ils vont tout concentrer sur les marchés privés (mais ça j’en parlerai plus bas) et donc pour l’instant la seule représentante de la maîtrise d’ouvrage ça serait moi. Sauf que je ne suis pas d’accord, oui je suis dans la fonction publique et oui je suis maître d’ouvrage la plupart du temps. Mais j’ai été élue pour représenter les architectes et au conseil de l’ordre je fais valoir les intérêts de ma profession à laquelle je suis attachée. Confrères conseillers, si vous lisez ces lignes ce n’est pas l’adhérente de l’AITF ou de la CGT-UGICT Territoriaux qui siègera mais bien l’architecte et Présidente de DpA (et si vous ne le connaissiez pas vous avez tout mon CV dans cette phrase).
Bref, à la « surprise générale » c’est Christine Leconte qui a été élue présidente (ça vous le savez déjà tous parce qu’elle est moins lente que moi pour communiquer, on la voit partout dans la presse). Vous aurez également compris que j’aime le second degré parce que cela fait au moins deux ans qu’on le voyait venir « Christine Leconte présidente du CROAIF »… Je vous passe le détail du bureau, vous pourrez voir cela sur le site de l’ordre. J’ai trouvé un peu bizarre qu’un des vice-présidents ait pu être élu en son absence, il avait sûrement mieux à faire que d’assister à la première réunion de l’institution dont il va être un des représentants !
Comme c’est la tradition la présidente a dit quelques mots pour donner les axes du mandat, ils étaient dans le communiqué de presse qui est sorti le lendemain mais pour ceux à qui ça aurait échappé, je vous les re-livre ici:
– Accompagner et conseiller les élus et les institutions régionales dans les enjeux stratégiques du territoire francilien des prochaines années ;
– Formuler des propositions auprès des pouvoirs publics pour garantir la qualité architecturale dans toutes les constructions, publiques et privées ;
– œuvrer pour une plus grande cohésion de la profession et renforcer la présence de l’Ordre au service de tous.
Sans commentaires, que peut-on dire à cela : relisez la profession de foi de DpA et vous saurez ce que j’en pense !
Ce fut une première réunion, il y eu donc peu de débats (il faut dire qu’il n’y en a pas souvent malheureusement). Mais à noter deux nouveautés qui m’ont fait réagir :
La création d’un pôle pour la commande aux particuliers.
J’ai demandé si l’on pourrait discuter du seuil, puisque je suis là et que des architectes m’ont élue pour que je défende la suppression du seuil. Et on m’a répondu que le pôle travaillera sur les pistes développées par la SNA, en s’attachant à 3 axes :
– Redéfinir le champ d’intervention des architectes travaillant pour les particuliers en axant sur la maîtrise d’ouvrage. J’imagine qu’ils vont faire des conférences et formations pour expliquer comment il faut faire pour convaincre les particuliers de nous payer des missions d’AMO…
– Informer, sensibiliser et cela « hors les murs ». Donc faire des plaquettes, aller à des salons (ça se faisait déjà avant d’ailleurs)
– Fédérer une communauté d’architectes autour de cette commande, « faire corps » et offrir aux architectes des outils pour qu’ils montent en compétence.
J’ai donc regretté que ce pôle se cantonne au champ de la sensibilisation, qu’aucune action en direction des pouvoirs publics ne soit engagée. On m’a répondu que je ne comprenais pas, qu’ils allaient aussi travailler sur le fameux « délai raccourci en cas de recours à l’architecte en dessous du seuil ». Sauf que ça aussi c’est de la sensibilisation, que dans tout leur arsenal « d’axes de travail » il manque : comment on accède à la commande ? Avec des outils, des plaquettes, en étant présent à des salons ? Je ne pense pas, d’ailleurs quand je vous ai dit que je m’étais abstenue tout le temps c’est faux, j’ai voté contre la création de ce pôle parce que si je pense qu’il est important que l’ordre travaille sur ce sujet, ce n’est pas avec ces orientations qu’il arrivera à grand chose.
Autre sujet de débat, la création de la commission des marchés privés ! Ah !!! Depuis le temps qu’ils en parlaient !
En questions diverses, une des conseillères membre de cette commission a voulu revenir sur sa raison d’être en commençant par « maintenant il n’y a plus de MOP » ! J’ai été tellement choquée que je n’aie pas réussi à noter tout ce qu’elle disait mais en gros, elle justifiait son action par le fait qu’il fallait absolument travailler avec les maîtres d’ouvrage privés pour établir une charte de bonne pratique puisque maintenant c’était eux qui construisaient tout.
Je n’ai bien sûr pas pu m’empêcher de lui rappeler que jusqu’à preuve du contraire il y avait toujours une loi MOP, qui était contournée et rendue inutile par la privatisation massive de la commande publique mais qu’il était du devoir de l’institution de la défendre.
J’ai bien fait car cela à initié un petit débat au sein du conseil (heureusement que je suis là parce que sinon je pense qu’ils ne parleraient de rien et seraient d’accord avec tout) au sujet de l’utilité des chartes de bonnes pratiques, du fait qu’il n’était pas incompatible de défendre la MOP tout en prenant acte de la fin de la maîtrise d’ouvrage publique, de savoir si la MIQCP doit s’occuper aussi de marchés privés. Ça tombe bien, vu qu’elle ne s’occupe plus de grand-chose en ce moment, je suis sûre que les promoteurs s’empresseront de lui redonner une légitimité en appliquant ces préconisations.